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24 avril 2009

Le studio de musique électronique du WDR à Cologne

stockhausen

La musique électronique a été inventée et développée à Cologne. Et oui, c’est dans une petite pièce du WDR que les premières œuvres ont été composées, bien avant que l’on entende dans toute musique « dance » les samples servant d’accompagnement musical.

 

Le physicien Werner Meyer-Eppler travaillait à l’Institut de phonologie de l’Université de Bonn. Ses recherches consistaient en particulier sur la synthèse artificielle de la voix. Meyer-Eppler rencontra le compositeur Herbert Eimert et le compositeur musicologue et critique Robert Beyer à plusieurs occasions, notamment  à Darmstadt et à Detmold. Tous trois s’intéressaient à la synthèse sonore électronique.

 

Eimert étant directeur du programme de nuit au WDR, il ouvre son antenne à Beyer et à Trautwein ( l’inventeur du Trautonium, l’un des premiers instruments électroniques). C’est ainsi que 18 octobre 1951 a lieu la première diffusion de musique électronique à la radio. Ce ne sont pas encore des œuvres très abouties ni même riches au niveau sonore (autrement dit, elles valent surtout pour leur valeur documentaire). Ensuite, pendant deux ans, Eimert, Beyer et Meyer-Eppler travaillent au développement de la musique électronique et à la composition des premières véritables œuvres (toujours pas très riches au niveau de la sonorité).

 

L’année 1953 marque un tournant dans la vie du studio. Il se dote de locaux (8 m² !!) et  les premiers concerts de musique électronique ont lieu à Cologne, divisant fortement le public et la critique. Cette année est aussi celle l’arrivée de jeunes compositeurs comme Gottfried Michael Koenig ou Karlheinz Stockhausen attirés par les potentialités de ce nouvel univers sonore, inouï, et encore entièrement à développer.  La musique électronique suscite en effet une curiosité de la part de nombreux compositeurs d’avant-garde. Entre les années 1950 et les années 1960 des centaines de studios seront fondés à travers le monde, de Tokyo à Toronto, en passant par Bruxelles, Utrecht, Varsovie ou Milan.

 

Au début, le travail est entièrement manuel. Les compositeurs, aidés de techniciens, font des montages à partir de bandes magnétiques enregistrées, manipulant des morceaux d’à peine quelques millimètres. Avec l’arrivée du synthétiseur au début des années 1970 et le développement de l’informatique musicale à la fin de cette même décennie, le travail des compositeurs à été en partie automatisée et il ne fallait plus une semaine pour obtenir 2 secondes de musique. Une des œuvres les plus caractéristiques de Cologne est le Gesang der Jünglinge de Stockhausen, où le compositeur mêle une voix enregistrée à des sons électroniques.

 

A partir de 1963, le studio de Cologne est dirigé par Stockhausen qui développe une politique de concerts en Allemagne et dans le monde. Le studio du WDR participera ainsi en 1970 à l’Exposition universelle d’Osaka. Chaque année, de nouveaux compositeurs sont invités. On peut citer Henri Pousseur, György Ligeti, Peter Eötvös, Giselher Klebe, Bernard Parmegiani ou encore Wlodzimierz Kontonski.

 

 

Stockhausen reste directeur artistique jusqu’en 1977 puis devient consultant permanent jusqu’en 1990. Pour des raisons financières, le studio ferme en 1999, après avoir quitté le centre-ville et avoir déménagé Annostrasse en 1986 dans un quartier très excentré. Aujourd’hui, il a plus ou mois réouvert mais son rôle n’est pas déterminé. Les personnes y travaillant sont là pour veiller à la sauvegarde des œuvres en les numérisant mais il n’y a pas de nouvelles compositions. Doit-il redevenir un lieu de recherche et de création musical ou bien un musée, la question n’est pas tranchée.

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Commentaires
G
Salut Maya,<br /> je tombe sur ton site par hasard. Voilà des renseignements de première main ! Merci !<br /> Grégoire
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